Petites élucubrations graphiques après avoir croqué le spectacle Mister Monster

Auto-édition 2012
projet Illustrations et conception graphique d’un livre d’artiste à partir d’un spectacle
Ce livre fait partie de la collection de livres d’artistes de la Kohler Art Library de Madison, Wisconsin, États Unis depuis 2019
textes Textes originaux du spectacle (Compagnie Anomalie et Philippe Eustachon) complétés par mes propres textes
technique Encre de Chine et aquarelle
fabrication 12 x 16,5 cm Environ 302 pages incluant plusieurs pages en calque, pliages et découpages Impression numérique Broché Couverture souple à rabats
Le spectacle Mister Monster a été créé le 9 octobre 2010 à Arles Écriture et mise en scène: Philippe Eustachon idée originale: Philippe Eustachon et Jean-Benoît Mollet pour en savoir plus sur Mister Monster >>> c’est ici

pour voir mon travail d’illustratrice >>> sengalarouge.com

Que reste-t-il d’un spectacle après qu’on l’ai vu? Des images, des flous, des impressions, des frissons aussi. Suivant l’état d’esprit dans lequel on était ce soir-là, si on était seul ou entouré d’amis, joyeux ou préoccupé, tout se superpose et l’interprétation de ce que l’on voit diverge et déforme les souvenirs. À la fin d’un spectacle il y en a autant de versions que de spectateurs. Ce livre est une tentative d’exprimer ce qui reste de ce spectacle-là dont j’ai croqué filages et représentations, depuis la salle comme depuis les coulisses.

Au début c’était les coulisses, justement, qui avaient motivé ma demande auprès de la compagnie Anomalie et Philippe Eustachon. Je voulais être témoin de cet autre monde qu’est l’avant, l’à côté, le caché au regard du public. Mais à force d’y venir et d’y revenir, j’ai été prise par le spectacle, fascinée, avalée.

Comment exprimer graphiquement le désir qui s’étend, les cris, les vibrations, le chaos? Ce qui ne devait être qu’un petit cahier de croquis est devenu un livre expérimental et labyrinthique, des images se sont glissées sous les images, des textes dans les plis, des pensées dans les replis, des sons dans l’épaisseur du papier et des frémissements dans les lignes des lettres.

«Je vous regarde depuis une petite alcôve et je suis tout près. Si près que je ne peux parfois plus dessiner parce que vos corps ne sont plus les images que mon œil a appris à regarder sans trouble, mais des corps palpitants, chauds et nus, tout près du mien. Je retiens mon geste, et même mes yeux. C’est une distance de danseur, ou d’amoureux.»